Le monde après nous

Amanda et Clay n'ont pas volé leurs vacances dans cette jolie petite villa isolée louée à grands frais. La piscine pour occuper les enfants ; la perspective de longues heures de délassement, ils ont beaucoup travaillé pour ça. Alors, quand la quiétude nocturne est brisée par l'irruption des propriétaires, un couple âgé et aisé d'afro-américains, ils sentent bien que la parenthèse enchantée a pris fin. Il y a eu un grand bruit prétendent-ils, puis plus rien, le blackout, la panique, la fuite. Un message d'urgent tourne en boucles sur les ondes, la TV n'émet plus. Il va falloir cohabiter...

Avec la matière très à la mode de la catastrophe-qui-nous-pend-au-nez, Rumaan Alam réussit à déjouer tous les clichés du genre. Dans ce huis clos, brillamment orchestré, chaque personnage nous renvoie à nos propres questionnements, à nos zones d'ombres et de fragilité, aux angoisses qui nous tenaillent. Il fait surgir des images aussi belles qu'étranges de cette nature indifférente au sort des humains désemparés. De surprises en coups de théâtre, "Le monde après nous" se lit presque d'une traite en retenant son souffle.