Fiche numéro : 66
Novembre 2025 - Butler
Fiche n°66 - Novembre 2025
La Parabole du semeur d’Octavia E. Butler
Titre original : Parable of the sower
Année de première publication : 1993
Au diable vauvert 2001, 2017 et 2020 pour la présente édition
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Rouard
En 1993, Octavia E. Butler imagine les États-Unis des années 2020 : une société fragmentée, laissée pour compte par un gouvernement au libéralisme débridé, repliée sur elle-même. Des îlots communautaires tentent de survivre dans un monde où les conditions climatiques hostiles et la violence des individus s’imposent au quotidien.
Le roman suit le journal de bord de Lauren, jeune femme afro-américaine douée d’une empathie surnaturelle qui cherche une nouvelle voie à offrir à l’humanité. Portée par un idéal utopique, elle sème les graines d’une nouvelle communauté où l’espoir pourrait renaître.
Le regard aiguisé d’Octavia E. Butler dissèque l’agonie fictive des États-Unis ; relire ce roman à l’aune de notre actualité est une expérience troublante de par les similitudes avec notre présent. Ce roman très sombre et violent est illuminé néanmoins par la quête spirituelle de son héroïne. Dans les temps les plus troublés, Butler nous offre une porte de sortie, sans contrainte ni dogmatisme : une lecture importante, un grand classique du genre qui s’actualise à chaque lecture !
L’autrice
Considérée aujourd’hui comme l’une des cheffes de file de l’afro-futurisme, Octavia E. Butler a donné une voix et une présence aux populations noires dans la science-fiction américaine. Observatrice de son temps, sa plume s’est nourrie des combats contre la ségrégation et des débats initiés par le Black Power. Elle s’est intéressée de très près à la complexité des relations de domination et s’est toujours interrogée sur la sexualité, le genre et les questions identitaires. Décédée en 2006, elle laisse derrière elle une œuvre littéraire magistrale, couronnée des prix les plus prestigieux de science-fiction, qui gagne à être mieux et plus connue encore en France.
Citation
“Dimanche 21 juillet 2024
Cela fait plus de trois ans que le dieu de mon père a cessé d’être mon dieu. Son Église a cessé d’être mon Église. Pourtant, aujourd’hui, parce que je suis lâche, je me laisse initier à ce culte. Je laisse mon père me baptiser au nom de ce dieu qui porte trois noms et qui n’est plus le mien.
Mon dieu a un autre nom.”
Fiche rédigée par Clément Houdart
