Fiche numéro : 60
Avril 2025 - Siniac

Fiche n°60 – Avril 2025
Ferdinaud Céline de Pierre Siniac
Année de première publication : 1997
Payot & Rivages, 2025 pour la présente édition
Invités d'honneur de la célèbre émission littéraire Bouillon de culture, Jean-Rémi Dochin, traîne-savates à la dégaine d'écrivain américain avant la gloire et Gastinel, son comparse maître-arnaqueur, viennent évoquer leur ouvrage La java brune. Ce pavé de 600 pages, considéré dès sa sortie comme un chef d’œuvre littéraire, est une saga noire vert-de-gris qui a pour principal décor le Paris trouble et sinistre de l'Occupation.
Cette scène cocasse, pastiche des mondanités télévisuelles, constitue l'ouverture de Ferdinaud Céline, l'un des polars les plus singuliers de Pierre Siniac. Un roman-hommage où plane l'ombre de l'auteur du Voyage au bout de la nuit mais pas seulement... Car comme l'écrit Claude Chabrol : « le genre d'alcool que distille Pierre Siniac, pour raffiné qu'il soit, est de toute façon un redoutable emporte-gueule. » En effet, il s'agit ici d'un polar à clés brillant et féroce, jamais avare de coups de théâtre, d'apparences trompeuses et de mystères. Une œuvre iconique à coup sûr !
L'auteur
Pierre Siniac est l'un des auteurs les plus atypiques du polar français. Né à Paris en 1928, issu d'une famille d'artisans, il connaît, après avoir suivi une formation de plomberie, des années de galères et d'errance au cours desquelles il se consacre à l'écriture. Une fois son service militaire terminé, il continue dans la voie littéraire et rencontre le succès avec Les morfalous. Il devient l'un des piliers de la « Série Noire », se distinguant par son goût pour les histoires criminelles au dénouement surprenant, paradoxal et par son humour rabelaisien. En dépit de ses réussites, il meurt dans la solitude en 2002.
Citation
- Et Flaubert alors ? J'insiste.
Elle s'est collée une Marlboro aux lèvres.
- Merde, Flaubert. Paul Léautaud a comparé les bouquins de Flaubuche à des travaux d'ébénisterie. C'est net, impeccable, ça brille partout... Résultat : l'ennui.
- Léautaud est un con.
- Le spontané ! Le premier jet ! Même si c'est un peu baveux...un peu grossier et maladroit...tant pis. C'est comme l'andouillette. Herriot l'a dit. Pour qu'elle soit bonne, il faut un peu de merde.
- Herriot est le roi des cons.
Fiche rédigée par Thomas Riom