Le messie d'Israël et le peuple de Dieu

Kinzer n'accepte pas l'idée que le Judaïsme et le Christianisme soient deux phénomènes complètement séparés, et soutient de manière convaincante que ce n'est pas ce que l'on constate dans le Nouveau Testament. Au contraire, les deux sont intimement et inextricablement liés l'un à l'autre et aux desseins rédempteurs de Dieu pour toute la création. La méthode transversale de Kinzer correspond à une double tâche, celle d'expliquer l'élément juif aux chrétiens et celle d'expliquer l'élément chrétien aux juifs. Dans la mise en oeuvre de cette double représentation, le judaïsme messianique apparaît comme le lien essentiel, et la théologie de Kinzer adresse aux croyants juifs en Yeshoua un appel à assumer le rôle de bâtisseurs de ponts, qui leur a été existentiellement assigné. Le caractère radical de la proposition de Kinzer a suscité une foule de critiques. Pourtant, Kinzer ressent un appel prophétique à dire la vérité telle qu'il la voit. D'une manière qui rappelle Martin Luther, Kinzer défend sa vision controversée des choses en affirmant : « Je ne peux pas faire autrement ». Le lien que Kinzer établit entre Israël, Yeshoua, et la communauté des croyants en Yeshoua (ou ekklesia) crée une interprétation riche et nuancée de l'histoire du Salut qui ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de l'oeuvre rédemptrice de Dieu dans le monde. La relation que Kinzer développe entre chacune de ces composantes pose les bases de son paradigme théologique, qui a des implications de grande portée.