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de Alaa El Aswany
chez Actes Sud
Paru le 04/09/2024
Du 12/09/2024
A la nuit tombée, ils jouissent de la vie au café Artinos à Alexandrie, cette ville qu'ils aiment tant. Chantal, Georges, Abbas, Lyda, Anas et Tony boivent, refont le monde et se prennent gentiment le bec au bon soins de Carlo, le maître d'hôtel discret et beau comme le diable. Nous sommes à la fin des années 50, Gamal Abdel Nasser a pris le pouvoir et il entend bien mettre l'Egypte à sa botte. Alexandrie véritable phare d'un possible cosmopolitisme et d'un orientalisme bon chic bon genre, est sur le point de s'éteindre au grand damne de cette petite société attachante et éclectique qui s'accroche avec la force du désespoir aux lambeaux de cette liberté chérie.
Alaa El Aswany revient avec ce roman d'une vive mélancolie et d'une colère maitrisée aux racines d'un nationalisme arabe qui mit fin au rêve, peut-être un mirage, d'une société plurielle dans le havre alexandrin. Mais surtout, il montre de quelle façon l’Égypte a basculé dans une dictature bornée et féroce à l'égard de ses contradicteurs. Comme dans « L'immeuble Yacoubian » et « J'ai couru vers le Nil », il excelle dans l'art du portrait où se mêlent tendresse et ironie. A sa manière si particulière, Alaa El Aswany n'est pas sans nous rappeler un certain Stefan Zweig, celui du « Monde d'hier », en moins désespéré toutefois, car Alaa El Aswany est bien vivant et c'est là notre joie.