Bakhita

Darfour, Soudan, deuxième moitié du XIXe siècle.

A sept ans, une petite fille parmi tant d'autres est enlevée à sa famille par des trafiquants d'esclaves. Dès lors, elle va connaître la morsure du fouet, les marches éreintantes, les ténèbres brûlantes et aveuglantes du désert. Elle subit la captivité, la violences et d'humiliations. Continuellement soustraite, soumise, plusieurs fois revendue sur les marchés d' El Obeid, sans jamais vraiment oublier qui elle est ni d'où elle vient, le prodigieuse élan vital qui l'anime lui fera accepter ce nouveau nom providentiel de Bakhita qui signifie la chanceuse. Et puis un jour devenue adolescente, un homme, plus humain que les autres, Calisto Legnani consul italien à Karthoum va l'émanciper à un point qu'il n'imagine certainement pas.

En Italie, elle entre dans les ordres et donne sa vie aux enfants des rues jusqu'à sa mort en 1947.

La fascination de Véronique Olmi pour son sujet transparaît à chaque page et c'est ce qui procure au roman une part essentielle de sa force d'attraction. Elle invite le lecteur à cheminer en compagnie de Bakhita, à l'accompagner sur son chemin de croix. Pour autant, l'auteure ne s'est pas dissoute dans l'aura de dévotion qui entoure la figure de cette femme sanctifiée. Ce n'est pas sa foi qui l'intéresse mais ses choix, son humanité indomptable, son incroyable envie de vivre que les épreuves ne parviennent pas à entamer.

Quitter Bakhita est un crève-cœur. Il est de ces livres qui ne se referment jamais tout à fait... "Bakhita" est un roman magistral.