Octobre - Mitsu

Personnage du manga La Cité Saturne d’Hisae Iwaoka

À peine son diplôme en main, Mitsu est bien décidé à ne plus être un poids pour ses parents adoptifs. Il reprend le poste de son père, malheureusement décédé cinq ans auparavant. Quel poste ? vous demandez-vous sans doute. Mitsu devient laveur de carreaux ! Un métier à haut risque, surtout quand vous vivez dans une ville-anneau faisant le tour de la Terre à 35 kilomètres de celle-ci. Ce ne sont donc pas les gratte-ciels que pourra observer le jeune adolescent lors de ses journées de travail,mais tantôt le vide glacial de l’espace, tantôt notre planète devenue entièrement polluée et inhabitable, sans oublier les différents lieux sur lesquels donnent ces baies vitrées qu’il nettoie. Chacun de ces panoramas représente pour lui une possibilité de grandir et de faire évoluer son point de vue sur la société qui l’a vu naître. Un personnage qui fait penser à une version moderne du Candide de Voltaire.

L’ŒUVRE :

Derrière la bouille mignonne de notre protagoniste se cache une œuvre à la fois douce et poétique ainsi qu’un regard contemplatif sur un monde futuriste où la Terre s’est transformée en sanctuaire et où l’humanité a fui dans l’espace, emportant avec elle les inégalités des différentes anciennes sociétés. Un monde dans lequel une vitre propre n’a pas la même importance que vous soyez riche ou pauvre. C’est une œuvre qui se savoure sur la longueur, au gré de la routine qui la compose,à travers le regard purement enfantin de son protagoniste. Cité Saturne nous propose une fable moderne, ni totalement utopiste, ni foncièrement pessimiste,où le quotidien fait partie prenante du voyage ; et c’est justement dans sa multitude de petits détails que se trouve tout le sel de cette histoire.

L’AUTRICE :

Née le 17 juillet 1976 au Japon, Hisae Iwaoka publie dans un premier temps des courts récits, dont Hana-boro et Yume no soko, au plus profond des rêves édités en France aux éditions Kana, qui la feront connaître et pour lesquels elle remportera plusieurs prix. En 2006, elle commence une de ses plus longues séries en sept volumes : Cité Saturne. Malheureusement ses séries plus récentes n’ont pas encore trouvé leur chemin jusqu’en France. Avec son style tout en rondeurs où cohabitent le bizarre et l’innocence et son écriture particulièrement virtuose, Hisae Iwaoka est une grande voix du manga à découvrir de toute urgence.

Fiche rédigée par Corentin James.