Octobre 2023 - Kipling

Fiche n°45 – Octobre 2023

Kim de Rudyard Kipling

Année de première publication : 1901

Gallimard, collection Folio Classique, 2005, pour la présente édition

Traduit de l’anglais par Louis Fabulet et Charles Fontaine

Lahore, Indes britanniques, fin du XIXe siècle. Kimball O’Hara, dit Kim, un orphelin vagabond, rusé et frondeur, va croiser la route d’un lama tibétain en quête d’éveil spirituel. Intrigué par le vieux sage, le jeune homme lui propose de devenir son disciple et de l’accompagner dans sa recherche d’un mystérieux cours d’eau : la Rivière de la Flèche. De cette rencontre va naître un fabuleux voyage initiatique à travers l’Inde victorienne sur fond d’espionnage et de rivalités entre la Russie tsariste et la couronne britannique, deux empires plongés dans un affrontement légendaire qui entrera dans l’Histoire sous le nom du Grand Jeu.

Tout à la fois modèle de roman d’apprentissage, luxuriant récit d’aventures et formidable tableau de la diversité du Raj britannique, Kim est considéré, à juste titre, comme le chef d’œuvre de Rudyard Kipling. C’est, en effet, dans ce livre plus que dans n’importe quel autre de ses écrits, que l’écrivain exprimera son amour pour cette terre qui le vit et le qui le fit naître.

L'auteur

Né à Bombay en 1865, R. Kipling vit en Inde ses plus belles années jusqu'à l'âge de 6 ans où il est placé dans une famille d'accueil en Angleterre. Ce déracinement forcé, vécu dramatiquement par le futur écrivain, sera le terreau fertile de son inspiration littéraire. De cette expérience douloureuse naîtront, comme une consolation, son goût de l'écriture et de la narration. 

À 20 ans il retourne aux Indes pour devenir assistant dans un journal local. Sa carrière littéraire débute en 1886 avec des recueils de poésie. Suivront de nombreuses nouvelles et quelques romans devenus des incontournables de la littérature mondiale.

Il est le premier écrivain de langue anglaise à se voir décerner le prix Nobel de littérature.

Citation

« L’aurore diamantée réveilla les hommes, les corbeaux et les bœufs tout ensemble. Kim se mit sur son séant et bâilla, puis se secoua et tressaillit d’aise. C’était là voir le monde en sa vérité ; c’était la vie comme il la voulait - le grouillement, les appels, les ceintures que l’on boucle, les bœufs que l’on corrige, les craquements des roues, les feux allumés, les marmites bouillantes, et de nouveaux spectacles pour l’œil enchanté à chaque détour de la route.

La brume du matin s’évanouit en tourbillons d’argent, les perroquets, légion de flèches d’émeraude, filèrent en criant vers quelque eau lointaine ; toutes les roues de puits à portée d’oreille se mirent au travail. L’Inde était réveillée, et Kim, au milieu d’elle, plus éveillé, plus vivant qu’aucun autre (…). »

Fiche rédigée par Jean-Eric Nuquet