Le couteau : Réflexions suite à une tentative d'assassinat

Pour déjouer le sort qui lui colle à la peau, cet écrivain de génie, inspiré et inspirant, baigné de fictions dans son enfance, s'empare de l'arme la plus absolue, la littérature. Depuis la parution des Versets Sataniques en 1988 et la fatwa de L'Ayatollah Khomeiny qui le condamne à mort, il n'a cessé d'écrire, de bâtir des mondes merveilleux, de laisser sa langue poursuivre son courageux cheminement vers la vie. Dans Le couteau, il revient sur cet instant « d'intimité » de 27 secondes entre lui et le A (son assaillant qu'il refuse de nommer pour lui dénier toute importance), où il a été poignardé 15 fois. Il raconte aussi l'après : la reconstruction physique et psychique et l'amour comme élément fondateur dans ce processus long et pénible mais également la chance qu'il appelle miracle, lui l'athée convaincu, tout au long de cette « guérison » qui lui aura malgré tout coûté un œil. Salman Rushdie, fin connaisseur de l'histoire des religions nous confirme que le « couteau » qu'il choisit est celui d'une écriture qui tranche à vif dans les chairs épaisses de l'obscurantisme pour nous conduire ainsi vers les lumières d'un imaginaire toujours plus puissant.